viernes, 3 de mayo de 2024
Reflexiones sobre Arte Contemporáneo II
PAR RAPPORT À L’ART
Qu’est-ce que l’art ? À quoi
sert-il ? Pendant des siècles on considéra qu’une des finalités les plus
importantes de l’art était d’exprimer la beauté, une beauté absolue qui faisait
partie d’une activité incluse dans un ordre esthétique, se différenciant de la
production artisanale. Celui qui façonnait un tableau, une sculpture était un
artisan. Ce qui était important, c’était l’idée, au détriment de ce qui était
pratique. Donc, le beau visait à faire
plaisir, à nourrir l’âme et l’esprit, pas à tirer une fonctionnalité des
objets.
Au long des années ce concept a
beaucoup changé; le peintre, le sculpteur passe de simple artisan à
devenir l’artiste créateur --presque un demi-dieu-- s’emparant des normes afin
de créer de nouvelles formes. Or, c’est
à partir des mouvements d’avant-garde du début du XXe siècle que l’on assistera à une véritable
révolution artistique, au point que l’idée de beauté ne sera plus la seule cible
à atteindre par l’artiste, mais la projection de sa vision personnelle qui tendra
à déformer la réalité pour provoquer,
chez le spectateur, une réaction émotionnelle; tel est le cas de
l’expressionnisme ou encore du fauvisme.
Pourtant, ça va être en 1917 que Marcel Duchamp, empruntant des objets de
la vie quotidienne, crée La Source,
le premier Ready-made (objet trouvé),
et considère qu’il n’est plus nécessaire que l’artiste soit doué de formation,
de préparation ou de talent pour
développer son œuvre. Ainsi, Le
Pop Art, dont Andy Warhol et Lichtenstein sont les plus célèbres
représentants, observe ces paradigmes, et emprunte, lui aussi, des images de la
culture populaire, de la pub, en s’opposant de la sorte à la culture d’élite des
Beaux-arts.
On arrive donc de nos jours à la banalisation de l’objet artistique; quoi que ce soit est susceptible d’être qualifié comme
art, il suffit de la volonté du «créateur» pour que n’importe quel «engin»,
entouré de métaphores, soit auréolé et immergé dans cette catégorie divine; ce qui est authentique, génuine ou individuel
n’est pas aujourd’hui branché; on y trouve un vide de contenus, de
valeurs. L’art suit, en conséquence, les mêmes paramètres que suit la société;
on assiste à une dictature de la médiocrité où le travail bien fait et l’effort
personnel n’ont pas de place, de telle
manière que l’on octroie la dénomination «d’artiste» à celui qui substitue
l’ingénie et la lucidité par un exhibitionnisme provocateur. Afin d’illustrer
ceci, je citerai l´exemple de Piero Manzoni et son «œuvre» intitulée Merde d’artiste.
À notre époque, l’art représenté dans les musées est, en général, un art
appauvri, tari, qui s’engage aux rapports de la mode, et dont la fatuité semble
être la qualité indispensable pour qu’il atteigne la réussite. Cet art du XXIe siècle obéit à
des propos plus obscurs que l’on ne le pense, de telle façon qu’il s’est érigé,
plus que jamais, en instrument du pouvoir. Le spectateur d’aujourd’hui ne se
sens ni soulagé ni représenté par «cet art», d’où son indifférence et son
détachement. À quoi sert donc l’art à notre époque ? À enrichir les
pseudo-artistes et les collectionneurs, à évader des impôts ou à tromper
bassement le spectateur?...
Teresa Cortés