LE COMTE DE LAUTRÉAMONT
(1846-1870)
Biographie
Sa
brève vie, le dénouement de sa biographie, ainsi que son soi-disant culte
romantique au mal ont contribué à créer
autour d’Isidore Ducasse, dit le
comte de Lautréamont, une légende aux teintes malfaisantes.
Auteur peu
connu jusqu’à sa découverte d’abord par les symbolistes, puis par les dadaïstes
et notamment par les surréalistes qui ont fait de lui leur source d’inspiration,
il est mentionné à plusieurs reprises par André Breton dans son manifeste du
surréalisme, le qualifiant de ces
mots : « Le passant sublime, le grand serrurier de la vie des temps
modernes ».
Son œuvre représente un mélange de récit épique et de prose poétique, entre le réalisme et le fantastique.
Le 4
avril 1946 naquit Isidore Lucien Ducasse à Montevideo ; fils de François
Ducasse, diplomate français engagé dans le Consulat de France
à la capitale d’Uruguay et de Jacquette Célestine Davezac morte, un an
plus tard environ, dans des étranges
circonstances -elle se serait suicidée-. Il pasa son enfance en Uruguay.
À 13
ans et demi, le jeune Ducasse entra en tant qu’interne au lycée Impérial de
Tarbes en France, avec un certain retard scolaire. En 1863, il continua ses
études au lycée Impérial de Pau où, deux ans après, il passa son baccalauréat en
lettres.
À 21
ans, à la suite d’une période dont on ne conserve pas des renseignements -il
pourrait avoir voyagé en Uruguay-, le poète
s’installa définitivement à Paris où il entama des études supérieures dont la spécialisation resta méconnue.
L’année
suivante en août, le Chant premier de
son grand poème en prose Les Chants de
Maldoror apparut, anonymement, à
compte d’auteur.
En 1869,
sous le pseudonyme de Comte de
Lautréamont, qui désormais sera son vrai nom littéraire, la version entière des
Chants de Maldoror est imprimée en
Belgique par Albert Lacroix et Verboeckhoven, mais faute de la référence
de l’éditeur, le volume ne sera pas
répandu.
Un an
passé, Ducasse édita sous son vrai nom, deux fascicules intitulés Poésies, avec lesquels il eut l’intention d’initier un chemin tout à fait
différent et apparemment contradictoire avec son œuvre précédente. Cette même année, une fois le conflit
Franco-allemand fini, les prussiens se sont installés à Paris. Deux mois après,
le 24 novembre, Ducasse/Lautréamont mourut au quartier de Montmartre à Paris.
La première édition de 1869 non
distribué jusqu’au moment –possiblement à cause de la censure-, réapparut en 1874 à Bruxelles.
En 1890, un jeune éditeur d’origine belge, Léon Genonceaux réimprima à Paris Les Chants, l’introduction est signée de ses initiales et dédiée à son ami Albert Lacroix, premier imprimeur du livre ; celui là rejeta la légende de la folie du poète mise en circulation, des mois auparavant, par Léon Bloy qui lui avait consacré quelques paragraphes dans son roman Le Désespéré, puis dans un article paru dans La Plume : « Le Cabanon de Prométhée », en déclarant : « C’est le mythe du génie fou qui est alors colporté ».
L’année
suivante, Remy de Gourmont fit apparaître dans le Mercure de France sous le titre de : « La littérature Maldoror » les résultats de ses
recherches, il y signala les principales variantes des Chants et annonça l’existence des Poésies.
La même
année où le traité de Versailles fut signé (1919), la première édition intègre
des Poésies vit la lumière -39 ans
après sa création- dans la revue française Littérature,
dirigée par André Breton, dont la publication dans un livre se produira l’année
suivante avec une préface de Philippe Soupault, un autre fondateur du
surréalisme.
L’œuvre
L’opposition
apparente des Chants et des Poésies n’est que le reflet de l’impossibilité
qu’il existe de séparer le bien du mal, l’ordre du désordre, la raison de la déraison.
Ducasse, lui-même parla des Poésies
sous ces termes : « Je remplace
la mélancolie par le courage, le doute par la certitude, le désespoir par
l’espoir, la méchanceté par le bien, les plaintes par le devoir, le scepticisme
par la foi, les sophismes par la froideur du calme, et l’orgueil par la
modestie »
Bibliographie :
(Édition bilingue)
Traduction : Manuel Alvarez Ortega
Préface : Maurice Saillet
Éditions Akal, S.A. 1988 livre de poche
*Isidore Ducasse, dit le comte de
Lautréamont
Encyclopédie Larousse
*Comte de Lautréamont
Wikipédia
Teresa Cortés
6-1-2015
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